L’accessibilité, la gestion et la préservation de l’eau douce est un sujet sensible qui engendre beaucoup d’inquiétudes chez les Antsiranais.
La plateforme régionale « Mandresy », qui regroupe plusieurs organisations de la société civile pour l’environnement, a monté à ce propos, en collaboration avec l’ONG Azimut, une campagne par affichage présentée au cours d’événements publics et sur les réseaux sociaux. En voici un exposé critique.
Choix de la thématique : Mandresy a basé sa campagne sur la thématique « transversale » de l’eau. Elle a donc élargi son sujet principal d’une gestion intelligente des ressources en eau douce à la pollution urbaine, aux feux de brousse, à la destruction de l’écosystème des mangroves et à la déforestation. Prévoir quelques demi-journées de brainstorming et de recherche.
Objectifs de la campagne : Les objectifs de la campagne ont été soigneusement choisis pour refléter les besoins des cibles visées :
- Engager le débat sur la gestion de l’eau en suscitant des réactions auprès de la population et des autorités concernant les effets de leur comportement sur l’environnement.
- Proposer à la population et aux autorités des solutions concrètes pour obvier aux problèmes mentionnés plus haut.
Attirer l’attention et éveiller la curiosité des cibles : Mandresy a tenté de mettre en valeur ses posters sur les réseaux sociaux ainsi qu’à l’occasion de sensibilisations dans les quartiers de la commune urbaine, lors d’une conférence-débat grand-public à l’Alliance Française et durant une foire économique sur le parvis de la mairie d’Antsiranana. La présentation des posters aurait permis de capter l’attention des visiteurs et d’initier des discussions autour des problématiques environnementales. Effets inattendus : (1) les illustrations ont attiré l’attention des enfants et (2) la campagne a été relayée et partagée sur Facebook auprès d’internautes répartis sur l’ensemble du territoire malagasy et à l’étranger.
Le ton de la campagne : La campagne de Mandresy a su marier posters, photographies et dessins pour ajouter une touche de réalisme en mettant en scène des situations quotidiennes vécues dans la région DIANA. La campagne s’est voulue humoristique plutôt qu’accusatrice afin de mieux rassembler la population et les autorités dans la résolution des problématiques environnementales. Pour Mandresy, il s’agissait d’une communication qui cherchait à renforcer le lien de confiance et à éviter les controverses inutiles.
Capacité à mobiliser les compétences requises : Certaines des photographies, prises par des membres de Mandresy, rappellent des décors de la région DIANA. D’autres photos, à distribution libre, ont été glanées sur le site https://pixabay.com/fr/. Enfin une photo a été empruntée au photographe malagasy Pascal Kryl avec son autorisation. La qualité des visuels relève de la collaboration avec un photographe professionnel et un dessinateur d’Antsiranana.
Évaluer l’impact des posters : Évaluer l’impact des affichages auprès du public n’est pas tâche aisée. Une façon de faire consiste à relever et analyser les commentaires des internautes. Mandresy ne s’attendait pas à ce que sa campagne soit autant relayée et partagée sur Facebook auprès d’internautes répartis sur l’ensemble du territoire malagasy et à l’étranger. La qualité des échanges et des questionnements que la campagne a pu susciter lors d’évènements publics ou encore le nombre d’autorités qui ont souhaité en apprendre plus sur l’organisation, le nombre d’individus qui ont manifesté leur intérêt à adhérer à la plateforme sont d’autres critères à considérer.