Le charbonnage, la culture sur brulis, la coupe de bois, le pillage sélectif, la chasse et la cueillette des ressources forestières ne sont que quelques-unes des activités anthropiques qui, menées de façon excessive, agressent le patrimoine naturel de la Nouvelle Aire Protégée Ambohitr’Antsingy-Montagne des Français (NAP AA MdF), un massif forestier de l’extrême nord de Madagascar. D’après le Service d’Appui à la Gestion de l’Environnement (SAGE), principal gestionnaire délégué du site, les quelque 300 charbonniers qui exploitent la forêt de la Montagne des Français menacent la biodiversité de cette aire protégée et font de ce fait échec aux services qu’elle rend aux populations environnantes (bois de chauffe et de construction, apports en eau, zones de pâturage et de culture). Cette pratique qui nuit par sa démesure à l’environnement est fille de multiples causes : pauvreté, absence de surveillance du site due au manque d’effectifs et de moyens du service régional chargé de sanctionner les fautifs, rareté des forêts à exploiter aux alentours de la ville de Diego Suarez, forte demande des citadins pour le charbon, arrivée incontrôlée de migrants du sud de la Grande île qui font fi de la coutume locale favorable à la conservation des ressources naturelles.
Les gestionnaires de la NAP peinent à trouver des solutions à la fois efficaces et adaptées aux besoins de la population. Ils sont inquiets : si rien n’est fait pour réduire de façon draconienne l’impact anthropique sur cet écosystème forestier, de nombreux bailleurs de fonds risquent en se retirant de laisser la NAP sans moyens pour intervenir.
Le reboisement de certaines zones dégradées de la NAP AA MdF a débuté ce mois de mars 2014.
Pour marquer cet évènement, se sont réunis dans le canyon d’Andavakoera de la Vallée des perroquets le vendredi 7 mars 2014, les communautés d’Andavakoera et de Betahitra, Monsieur Paulin le chef pépiniériste, des membres de l’association AVUPMA (Association pour la Valorisation et l’Usage des Plantes Médicinales à Antsiranana), le responsable du parc aventure Jungle Park, Monsieur Alban, étudiant de l’Université d’Antsiranana, les représentants du Conservatoire Botanique National de Brest (CNBN), du Conseil Général du Finistère, ceux de l’association Azimut et du SAGE.
Quatre espèces d’arbres originaires de Madagascar ont été plantées en divers endroits de la Vallée des perroquets : le Voankazo meloka (Xanthocercis madagascariensis), espèce menacée classée « vulnérable » selon l’IUCN, le Rotro (Syzygium sakalavarum), le Somontsohy (Stereospermum sp.) et le Bozy (Adansonia suarezensis) ou Baobab de Suarez, espèce menacée classée « en danger » selon l’IUCN.
D’autres espèces seront replantées d’ici la fin du mois de mars 2014 par les communautés des alentours qui se sont impliquées dans le processus de reboisement de la zone. Le financement de l’opération est assuré par le Conseil Général du Finistère et par le CNBN. Mlle Camille Danger, correspondante du CNBN à Madagascar, s’occupe du suivi et de l’appui technique.