L’Office de l’Education de Masse et du Civisme (OEMC) et le Service Fondamental de l’Éducation (SFE) au sein de la Direction Régionale de l’Enseignement National DIANA (DREN) sont d’avis que l’éducation civique connait à Madagascar de grandes difficultés. Faute d’un financement suffisant de l’État, le programme d’éducation civique a été retiré en l’an 2000 du curriculum des lycées.
De plus certains des établissements primaires et secondaires de Diego Suarez feraient la part congrue à cette matière. Serait-ce là une part d’explication au manque d’intérêt de la population vis-à-vis la malpropreté et la pollution des lieux publics ? Devrait-on y attribuer une des causes de la montée de la délinquance et du décrochage scolaire, de la sexualité précoce, du non-respect des valeurs familiales et culturelles, de la difficulté de s’occuper d’autrui et de se préoccuper du bien commun ? Plusieurs citoyens sont même d’avis que le manque de civisme se traduirait par l’accroissement de l’abstention électorale, de la fraude fiscale et de la corruption.
La réaction à cet état de fait est amorcée. En effet depuis 2014, le programme d’éducation civique est en phase de réintégration et une mise à jour est prévue au sein de l’enseignement national. La DREN de la Région DIANA attend les directives de la capitale. Le Service Régional de l’Éducation de Masse et du Civisme à Diego Suarez (SREMC) effectue des démarches de sensibilisation auprès des parents d’élèves depuis le début de l’année 2015. L’OEMC est d’avis que la promotion du civisme passe par les parents et par les autorités scolaires. Il s’agirait d’élaborer un programme pour favoriser l’apprentissage de notions de civisme autant chez les adultes que chez les élèves. Ce programme entre dans le cadre de la nouvelle Politique Municipale de Développement Social de la Commune Urbaine de Diego Suarez.
Conscients de l’importance de renforcer le civisme et le sens moral chez les jeunes, certains établissements privés de Diego Suarez inscrivent à leur horaire quelques heures de cours d’éducation civique. C’est le cas de l’école privée Blanche Neige (EPBM), un établissement créé en 2010, qui accueille 75 élèves allant de la classe maternelle jusqu’à la fin du secondaire. Confrontée au manque de moyens matériels et à l’inexpérience de ses enseignants en matière d’éducation civique, la directrice, madame Alice Aimée Randimbialifera souhaiterait tracer la voie dans l’enseignement de cette matière. Elle a fait appel à Azimut pour élaborer un programme d’éducation civique destiné aux élèves de l’EPBM. Il s’agit d’innover en proposant d’abord une méthode dynamique de formation du personnel enseignant.
Mademoiselle Marika Hallé Perry, stagiaire Azimut prendra les rênes de ce projet du mois de février au mois de mai 2015. Marika est étudiante en Communication, profil Relations Humaines à l’Université du Québec à Montréal au Canada. Marika étudiera les besoins et les attentes de l’EPBM et des partenaires techniques impliqués dans l’éducation civique et morale des jeunes de Diego Suarez. Elle proposera des avenues d’intégration des activités d’éducation civique dans le programme d’études. Elle suggérera des activités ludiques en tenant compte des moyens financiers disponibles et accompagnera le personnel de l’EPBM dans l’enseignement de cette matière.
Bienvenue Marika !